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17 avril 2008 4 17 /04 /avril /2008 07:58
Suite et avant-dernier chapitre des aventures de notre nouvelle amie Lucie:

Lucie et les morts

C’est seulement lorsqu’ils se furent tu que je me suis rendu compte de leurs cris. Le silence déchirant de ces morts me hantait hier et me hante encore aujourd’hui

 

_Et là, on est où ?

_ Il s’agit du bureau du commandant, c’est là qu’étaient prises toutes les décisions en cas de problèmes graves.

_ C’est joli ici, Karl, Je peux m’installer ?

_ Je vous le déconseille. Vous pourrez revenir ici quand vous voudrez, mais il y a de meilleurs endroits pour jouer. Les chambres se trouvent plus loin.

_ Comment sais tu tout ça, Karl ? Nous ne sommes jamais venus là auparavant.

_ Le docteur m’a donné tous les plans de cet endroit, ainsi que des consignes détaillées.

_ Pourquoi tu dis tout le temps ça ? Le docteur m’a toujours dit que tu n’étais pas réel. Il ne peut pas t’avoir parlé

_ Vous ne l’avez pas écouté attentivement, Lucie. Il a dit que je n’étais pas une personne physique, pas que je n’existais pas.

_ S’il te plait, Karl, je voudrais rester seule un instant.

            Le majordome se retire silencieusement. Lucie est de nouveau seule, et adulte. Dans sa main, Rodolphe le regarde de ses yeux en boutons de chemise. Délicatement, elle le pose sur le bureau du capitaine. Elle en fait le tour et s’assoit sur le confortable fauteuil. Elle avise un tiroir à moitié ouvert, en sort une bouteille et un verre et se sert un whisky.

_ Posez ça ! Une voix forte se fait entendre. Le fauteuil semble soudain trop grand pour Lucie, qui de surprise, lâche le verre.

Un homme est apparu à coté d’elle. Grand, massif, vêtu d’un uniforme, il la regarde sévèrement.

_ Ne touchez pas à cette bouteille, d’accord ? J’ai moi-même empoisonné ce whisky pour en finir avec ces voix qui courent dans cet endroit. Il faut partir, d’ici, vous entendez ? Partir ! Des gens sont morts ici, beaucoup de gens ! Et vous allez mourir aussi si vous restez.

_ Pourquoi vous criez si fort, monsieur ?

  L’homme semble ne pas l’avoir entendu. Son teint vire au rouge vif

_ Vous ne savez pas ce que c’est que de vivre dans cette station, vous ne savez pas ce qui s’est passé ! Vous ne savez rien, rien du tout !

_ Mademoiselle Lucie ? Cet homme vous dérange ?

_ Non, il est rigolo. On dirait qu’il veut me faire peur.

  Karl regarde l’homme d’un air hautain, et celui-ci s’arrête de parler. Il a l’air surpris, il se met à bouger et à remuer les lèvres, mais plus aucun son n’émane de lui. Lucie se lève, récupère Rodolphe et sort du bureau, fermant bien la porte derrière elle. Karl la précède.

_ Et si nous allions voir la salle des machines ? Demande-t-il

_ Ca ne doit pas être joli

_ Ca peut être intéressant. Venez, c’est par là.

 

            La pièce est immense, avec des murs tapissés de boutons et écrans de contrôle.

_ Comment ça marche tout ça, Karl ?

_ C’est automatisé, ne vous inquiétez pas, mademoiselle.

_ Et ça, c’est quoi ?

            Au centre de la pièce, se trouve un gigantesque cylindre de métal, avec une petite lucarne.

_ Il s’agit de la chambre de combustion, regardez à l’intérieur, le verre est teinté, vous ne serez pas aveuglée.

  A peine Lucie a-t-elle levé les yeux vers la lucarne d’où vient une lumière encore forte, qu’une main se pose sur la vitre en question depuis l’intérieur du cylindre. Et soudain, des formes lumineuses rougeoyantes et translucides s’extirpent du cylindre, par dizaines. Ils semblent glisser à travers le métal. Sitôt sortis du cylindre, ils volent à travers la pièce, sans se croiser. Lucie est émerveillée. L’une de ces formes se dirige vers elle, s’écrase sur le sol telle une masse de gélatine lumineuse pour se relever, se reformer, et prendre la forme d’un squelette en flamme.

_ Je m’appelle Terry, dit le squelette. Je n’étais rien d’autre qu’un petit machiniste sur le croiseur de combat Correllius. Quand il a été évacué, on m’a enfermé dans la salle des machine, et condamné à brûler. Pourquoi ai-je du souffrir autant, Pourquoi, pouvez vous me dire pourquoi ?

_ Non, dit Lucie, je ne le peux pas.

  La mâchoire du squelette en flamme continue de bouger, mais Lucie ne l’entend plus. Elle continue de le regarder, puis elle regarde à nouveau les autres spectres qui volent à travers la gigantesque salle des machines, et tout s’arrête d’un coup. Karl invite la jeune fille à sortir. Elle se promet de revenir plus tard.

 

            Le couloir est jonché de cadavres, Lucie marche précautionneusement pour n’écraser personne. Certains sont en train de tousser en crachant du sang.

_ On ne devrait pas leur donner du sirop pour la toux ? Demande Lucie

_ Il ne s’agit pas d’une toux ordinaire, dit Karl, ces gens ont été empoisonné par un missile à gaz qui a percé la coque de leur vaisseau.

_ Les pauvres, soupire Lucie.

Elle continue d’éviter les cadavres jusqu’à la salle suivante. Avant d’entrer, elle se retourne ; les cadavres ont disparus

_ voici la cantine. Vous n’aurez qu’à demander à la machine votre plat, et celui-ci se préparera immédiatement et automatiquement.

_ Pourquoi il y a encore des gens morts, Karl ?

_ Cette cantine ressemble beaucoup à celle d’un vaisseau qui s’est fait abordé et dans lequel il y a eu des affrontements violents.

_ Oh, chouette, il y a encore une place de libre. Il y a en effet encore une chaise inoccupée  entre deux cadavres. A peine s’est elle assise que les morts disparaissent

_ Mais comment font ils ça ? c’est des magiciens ?

_ Vous vous en sortez très bien, mademoiselle. Est-ce que vous aimez cet endroit ?

_ C’est étrange, Karl, c’est comme si des tas de gens avaient été très malheureux ici et autours.

_ Oui, mais vous, êtes vous malheureuse ?

_ Non, j’ai toute cette station pour moi toute seule, et puis j’ai Rodolphe, et puis tu es là, Karl.

  Karl a l’air compatissant. Il hoche la tête doucement en parlant presque à regret. « Tous se passe très bien »

 

            La dernière porte s’ouvre sur une pièce sombre. Lucie s’avance et la porte derrière elle se ferme automatiquement. Toute la lumière vient des étoiles qui brillent dehors.

_ On a l’impression de flotter dans l’espace, c’est magnifique.

_ Il faudrait peut être allumer, mademoiselle, vous pourriez trébucher

_ Lumière ! Voilà. Je suppose qu’il s’agit de la principale salle de contrôle.

  Lucie se voit nouveau en jeune femme. Elle regarde Karl avec tristesse.

_ Je comprends maintenant pourquoi tu sais tant de choses, je les sais moi-même, j’ai compris pourquoi je suis ici. C’est à cause de tous ces morts, c’est ça ?

_ C’est exact, mademoiselle Lucie

_ Laissez moi un instant, s’il vous plait Karl.

  Lucie est seule. Devant elle se trouve un fauteuil qui fait face à un pupitre de commande. Elle y met Rodolphe. Puis elle se dirige vers la baie vitrée. Posant sa main sur la vitre, elle voit son vrai visage, pour la dernière fois lui semble-t-elle. Si tout cela n’était pas arrivé, elle aurait pu être… Mieux vaut ne pas y penser. La petite fille se dirige vers le fauteuil. Il est un peu grand pour elle, mais il est très confortable. Les bras sont assez larges pour y installer son ours en peluche. Les boutons clignotent. Sur l’écran des ordres apparaissent.

_ Karl, s’il te plait, que veulent dire toutes ces choses ?

_ Je vais vous expliquer ce qu’il faut faire…

_ Tu seras toujours là pour moi, Karl ?

_ Oui, mademoiselle, toujours…

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commentaires

A
Ah, je mea culpe... Etant arrivée directement sur l'article Lucy, je pensais qu'il s'agissait d'un texte indépendant. Mais il y a donc une suite... *AkaiKen trépigne et veut savoir la suite*
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S
<br /> Elle est écrite et postée, la suite maintenant, et j'espère qu'elle plaira à Akaiken<br /> <br /> <br />

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