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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 08:00

Et voici le dernier texte, classé 7 ième de la sélection

 

 

Le cinglé aux commandes

 

C’est toujours le même rituel. Les passagers montent d’abord dans le vaisseau, dans ce grand cocon douillet garni de sièges confortables où ils vont passer leur voyage. Et une fois qu’ils sont tous montés, le cocon est fermé. C’est à ce moment qu’on amène le pilote. Il n’y a aucune possibilité de passer de l’espace passager au cockpit. Il fut un temps où cette mesure protégeait le pilote des éventuels passagers malintentionnés, on pourrait dire maintenant que cela protège les passagers du pilote. Le pilote qui est monté se trouve dans une cage de métal dont il ne sort qu’une fois enfermé dans le cockpit. Il n’en sort pas en fait, ce sont les parois de la cage qui s’escamotent dans le sol, laissant le pilote, c'est-à-dire moi, seul face aux commandes.

 

Décollage !

 

Les commandes de ce zinc sont un peu curieuses. Pour être précis, elles sont inexistantes. Enfin, non, elles sont immatérielles. De l’extérieur, je donne l’air de brasser du vent, comme un dément. En fait, moi, ce que je vois, ce sont des cartes, des jauges, des indicateurs. Ca fait beaucoup d’information à gérer, trop pour un mec normal, mais pas pour moi. Vous commencez à piger ? Bon passons à l’étape suivante.

 

Accélération !

 

Une telle quantité de G, ça vous vaporise un mec normal. Quoi, les passagers ? Ne vous bilez pas pour eux, ils sont bien à l’abri dans leur cocon, qui s’est paré d’un champ de stase pour l’occasion. Parlons plutôt de votre serviteur, qui voit son petit monde changer du tout au tout. Je vous ai parlé de mon bras ? En fait, on me l’a amputé, ou plutôt remplacé par un équivalent métallique. Ca marche comme un vrai, la grosse différence c’est toute l’électronique, et surtout la grosse quantité de produit, un genre de réservoir au niveau de mon biceps, un truc qui s’injecte automatiquement en continu, sauf que pendant l’accélération, j’en ai droit à une portion plus que généreuse. Et là je peux encaisser les G.

 

Vous dire ce que je ressens à ce moment là… Je me sens comme un boxeur prêt à lutter contre un pays entier, je suis prêt à tout casser. Mais en fait je suis chargé de piloter, de faire face à la douleur. Mon corps accélère, les secondes deviennent des heures, puis des jours, et la douleur s’accompagne d’excitation, d’un mélange de joie furieuse et de torture délirante. Et nous passons la vitesse de la lumière.

 

Vitesse de pointe !

 

Ne me demandez pas les détails techniques, ce n’est pas mon rayon. On l’a dépassé, c’est tout. Les hommes ont réussi à contourner l’impossible. Et moi, je suis juste là pour mener ce morceau de métal à travers l’espace et éviter les étoiles, astéroïdes, comètes, planètes, sur mon chemin. A ce moment, mon esprit occulte le vaisseau et les passagers, il n’y a plus que moi et l’espace. C’est censé être le moment de routine, à piloter tranquillement, jusqu’à une arrivée tranquille. Sauf qu’aujourd’hui je n’en ai pas envie.

 

Je sais que tu es là !

 

Je suis face à l’infini. Tu dois bien être là quelque part. Oui, c’est bien à toi que je parle. Toi qui a pris une semaine à te fignoler une petite terre bien tranquille, et qui a passé le reste des millénaires qui nous ont mené ici à saloper le boulot ! Tu sais quelle est ma vie. Enfermé dans une cage, comme un monstre, la plupart du temps, ma vie est pourrie par cette horreur qui se déverse dans mon sang en permanence, mais qui permet à tout ces gens d’aller de planètes en planètes. J’ai besoin de savoir pourquoi tu permets ça, alors j’y vais, je m’invite chez toi.

 

Accélération !

 

Ca n’a pas été facile de trouver comment contourner le bridage moteur du vaisseau, mais comme les voyages sont si longs pour moi, j’ai du temps à consacrer à ces recherches quand je pilote. Je pousse le vaisseau, il en a encore dans le ventre

 

Danger !

 

L’interface dans ma tête devient rouge. Un danger potentiel est détecté. Il est temps d’arrêter, vous ne pensez pas ? MEME PAS EN REVE !

 

Danger ! Danger !

 

L’air dans le cockpit me parait solide comme de la glace. J’avale plus que je n‘inspire, le froid me mord le ventre, j’aperçois sur les parois autours de moi du givre. Des cristaux de glace flottent dans l’air. Ne me demandez pas pourquoi, la science n’est pas mon rayon.

 

Danger ! Danger ! Danger !

 

J’ai jamais eu aussi froid. J’ai l’impression que mes membres vont se détacher et tomber en se brisant comme du cristal, les cristaux de glace commencent à prendre du volume, mais ils continuent à flotter. On va peut être atteindre le zéro absolu, non ? Si c’est le cas, je ne veux pas rater ça.

 

Danger ! Danger ! Danger ! Danger ! Alerte maximum !!!

 

J’ouvre les yeux. J’ai l’impression de sortir d’un rêve. Je ne suis plus en train d’accélérer, je ne suis plus dans le vaisseau, Tout, autours de moi, est blanc et lumineux. J’ai l’impression que l’univers est devenu une feuille de papier en trois dimensions.

 

Et le voilà devant moi !

 

Vous savez comment on sait qu’on est bien en face de Dieu ? On le sait c’est tout. Mais quand je dis on sait, je veux dire on sait. Il est là, en face de moi, et, alors que juste avant, j’étais prêt à lui foutre une paire baffe pour ce qu’il a permis, je me surprends à avoir peur. Je n’ai pas peur de lui, mais j’ai peur de ses réponses. Il ne dit rien, il me montre. Autours de lui, des images se forment, l’univers en mouvement, immense et détaillé. Il voit tout, sait tout, jusqu’au moindre mouvement du moindre atome. Et là, je vois, tout ce qu’il manipule, ça ressemble trop à mon interface de navigation, son sourire quand il me regarde, qui ressemble tellement au mien.

 

Quand on veut poser une question, il faut être prêt à encaisser la réponse !

 

Et me revoilà dans mon cockpit. La glace est maintenant partout. La température est si basse que je ne sens plus rien. Je n’arrive pas à respirer. L’ordinateur central du vaisseau s’est planté ! Le vaisseau est en perdition. Il faut faire quelque chose… Mais pourquoi en fait ? Donnez-moi une bonne raison !

 

 

 

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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 08:00

Voici le second texte, qui a obtenu la quatrième place

 

 

Lutter contre le froid.

 

L'injection fit hurler Bennett.

Immédiatement son corps fut secoué de tremblements, il fut pris de vertiges et une intolérable vague de chaleur le submergea.

« Ce virus de synthèse provoque un mal de chien mais c'est ce que j'ai trouvé de plus efficace en cas de gelures, de baisse de température pu autre affection liée au froid. Nous exploitons la glace des comètes. Nous devons être prêts à lutter contre le froid. » C’était Stuart qui s'était exprimé ainsi moins de vingt quatre heures auparavant. Il n’aurait pas imaginé que la lutte contre le froid prenne cette tournure.

 

C'était dix heures auparavant que le froid avait attaqué. La navigatrice Ann avait calculé la trajectoire de la comète au moins dix fois, elle n'aurait pas du percuter le vaisseau. Pourtant le fait était là. Un énorme soc de glace avait éperonné le vaisseau brise comète "Amundsen". Les mesures de sécurité s’étaient automatiquement mises en place, isolant la partie du vaisseau touchée, mais la situation avait rapidement dégénéré. Le chauffage du vaisseau était tombé en panne, faisant chuter rapidement la température. Les cloisons en contact avec la pièce isolée s’étaient couvertes de glace. La première victime fut le capitaine. Accidentellement il avait touché la glace. Ce contact l'avait fait hurler. Plusieurs hommes, dont Bennett et Stuart s’étaient précipités à son chevet. Il n'avait eu que le temps de dire « Ne me touchez pas! » avant d'être complètement immobile.

 

Un seul contact avec ce corps rigide avait suffit à contaminer Stuart. Lui aussi était devenu rapidement froid et raide. Les deux hommes irradiaient d'un froid intense. Il leur avait fallu une minute avant de se relever. Leur démarche raide, leur regard vide et surtout le froid qui se dégageait d'eux, Bennett en gardait un souvenir net et glacé. Rapidement la glace s'était répandue à toute la carlingue du vaisseau, gelant puis transformant tout l'équipage. Bennett n’avait du sa survie qu'à l'idée providentielle d'enfiler une combinaison isolante, prévue pour isoler du froid les exploitants de glace, et de se précipiter à l'infirmerie afin de s'injecter une dose du virus de synthèse. Il faisait face désormais à la porte de l'infirmerie. Sa seule chance était de gagner une capsule de survie et de s'éjecter du vaisseau. Mais traverser celui ci sans rien pour se défendre ne lui laissait pas beaucoup de chances. Il passa donc d’abord par la chambre d'outillage, d’où il sortit lesté comme un plongeur.

Bennett avançait lentement. Tout l'intérieur du vaisseau était recouvert d'une couche de glace uniforme. Un silence de mort régnait. Face à lui, se trouvait la porte menant au local cryogénique, où dormait le personnel en attente d’une comète à exploiter. Bennett hésita un moment. Qu’allait-il trouver dans ce local ? D'autant qu’au milieu du silence un bruit indéfinissable émanait de derrière la porte. La couche de glace obligea Bennett à utiliser le percuteur. L'outil plaqué contre la porte lança une onde de choc qui la fit voler en éclat. Le froid intense avait rendu le métal fragile comme du verre. Bennett resta interdit pendant une minute avant de se reprendre. Le local était une sorte d’immense couloir à section octogonale dont les pentes inférieures étaient recouvertes de capsules d’hibernation. Ce couloir était traversé par une passerelle, sur laquelle Bennett était engagé. De là, il voyait la situation. Toutes les capsules avaient été éventrées, et du métal tordu avaient été extraits les malheureux humains pour être transformés. La pièce grouillait de zombies. Par bonheur, la passerelle qui traversait le local était trop haute pour eux.

Le danger venait d’en haut. D’énormes stalactites de glace s’allongeaient à vue d’œil pour arriver à la hauteur de Bennett. De près elles révélaient leur vraie nature. Ces stalactites étaient en fait d’étranges tentacules d’un blanc froid terminées toutes par une gueule aux crocs de glace. Plusieurs de ces gueules firent face à Bennett, qui mit en marche un trancheur de glace à lame plasma. Bennett avança, balayant l’air de sa scie plasma. Les tentacules se révélèrent trop agiles pour ses gestes maladroits, mais il avançait lentement vers la sortie du local, vers les capsules de secours. Une des tentacules s’avança plus près, la gueule ouverte. Bennett lança le bras, certain de toucher sa cible, mais le monstre esquiva. Bennett se retourna, emporté par son élan. C’est alors qu’il la vit.

Ann, la navigatrice l’avait suivi. Elle aussi avait été contaminée, comme en témoignaient ses gestes raides et saccadés, mais il y avait dans son regard, quelque chose de suppliant, elle luttait intérieurement. La surprise, autant que la fatigue et la fièvre, paralysèrent Bennett une seconde.

La morsure de la créature lui arracha un cri. La douleur le fit se retourner promptement. La tentacule avait lâché prise aussi rapidement qu’elle avait mordu, elle semblait elle-même sous le choc, rebutée par la chaleur de sa victime. Bennett plongea la lame de son outil dans sa gueule, puis se dégagea par le coté, déchirant la bouche du monstre. Toutes les tentacules se joignirent en un cri de douleur et de rage qui, loin d’effrayer davantage Bennet, l’enragèrent encore plus. Il se mit à courir. Ce ne fut que lorsque la porte se fut refermée derrière lui qu’il commença à trembler. Le froid, comme un serpent glacé, s’insinuait dans ses veines. Néanmoins, il conservait sa mobilité et sa vivacité. Le virus en lui contrait la progression du mal. Il fallait mettre à profit le répit qu’il avait gagné par cette injection. Par miracle, la chambre d’éjection des capsules de secours était restée intacte.

Le reste ne fut que routine. Bennett mit le chauffage de sa capsule à fond alors que celle-ci s’éloignait du vaisseau. Et, alors qu’il s’éloignait du vaisseau, il regarda en arrière. La comète qui avait percuté le vaisseau avait l’air d’un gigantesque scorpion glacé agrippé au vaisseau, le transperçant de sa queue de cristal.

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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 08:00

Je dépoussière un peu le blog pour mettre ne ligne mes participations au dernier concours du forum "autres-mondes" où j'ai terminé premier (youpi!)

 

Le premier texte , et vainqueur est "On the rocks"

 

 


Il est universellement reconnu que l'homme peut parfois faire des bourdes monumentales. selon le tribunal moral martien, il était d'ailleurs reconnu que l'homme n'était pas bon, les juges l'ayant goûté. même l'ordinateur venusien XZ3232 avait jugé l'homme dangereux. En même temps, il avait prévu la fin de l'univers pour 2153 en 2712 ce qui lui avait valu bien des railleries de ses détracteurs. à la suite de quoi, l'ordinateur boudait, refusant de faire le moindre calcul. Néanmoins, l'être humain passait pour relativement con auprès des différentes races extraterrestres intelligentes connues. Mais il arrive parfois qu'un homme exceptionnel voit le jour, un individu comme nul autre avant lui. Un con de classe intergalactique qui surpasse tout c qu'on a pu voir avant lui. Celui qui fera la bourde la plus gigantesque. Et malheureusement, cet homme, il était là.

 

Daniel Pouare, c'était son nom, était destiné à faire la quintessence des conneries.
D'une intelligence des plus moyennes, Pouare avait du son escalade sociale à deux choses: sa forme physique exceptionnelle et son incroyable aptitude à rejeter sur d'autres la responsabilité de ses fautes.

Terreur des porteurs de lunette à l'école, puis meilleur faucheur de copine au lycée, il embrassa à sa sortie de l'école une carrière militaire, seul domaine d'activité où il pourrait se défouler avec des félicitations. la encore, sa principale compétence lui fut d'une grande aide.

Considéré comme un élément exemplaire, il fut plusieurs fois décoré pour bravoure au combat pour des batailles où son seul mérite avait été de fuir.

Passé officier, il envoya des milliers d'hommes à une mort certaine sans raison tactique valable, mais sans jamais être inquiété. à force d'incompétence, il finit par être nommé général, et participa à la plus grande négociation de paix jamais vue dans l'univers.

 

Cette conférence s’annonçait des plus tendues, chacune des parties en présence ayant apporté une télécommande destinée à actionner une arme des plus destructrices, et les humains qui voulaient toujours faire mieux que les autres, avaient apporté celle d'une arme capable de détruire l'univers. C'est cette commande, prête à être actionnée qui trônait à portée de main du général Pouare, qui siégeait avec le président des états unis du humains. Le drame se mit en place.

Curieusement, l'élément déclencheur se trouva être à des milliers et des milliers de kilomètres de là, dans l'espace. D'une comète, se détacha un morceau de glace, qui se mit à foncer vers la planète où se passaient les négociations.

Fruit du hasard ? Intervention divine ? Objet du destin ? Ça reste encore à déterminer. Toujours est il que le morceau de glace prit une trajectoire qui visait directement la nuque du général Daniel Pouare. Il accéléra, puis pénétra dans l' atmosphère. Le frottement de l'air affina le morceau de glace qui prit la forme d'une aiguille, certe de plus en plus fine, mais capable de traverser les parois du bâtiment des négociations, ce dont il ne se priva pas.

A l'intérieur, alors que les négociations étaient de plus en plus tendues, un bruit terrible se fit entendre, imposant le silence. Un trou dans le mur se trouvait derrière le général Pouare. Oh, celui ci allait très bien, les négociations l'avaient tellement ennuyé qu'il s'était assoupi sur la table, déplaçant sa nuque hors de portée du glaçon. Le destin frappa dans sa main rageusement, l'entité divine se donna une grande claque sur le front, quant au hasard, il haussa les épaules, blasé. Ce fut à ce moment que Daniel Pouare se réveilla tout à fait et regarda l'endroit où se trouvait le morceau de glace, et où tous les regards convergeaient, à savoir son verre de whisky. Alors il réagit, comme ses hormones et son caractère lui ordonnaient. Il se mit debout, leva au dessus de sa tête son poing serré, et hurla « J'avais dit que je voulais mon whisky sans glace !!!!! » puis il abattit son poing sur la commande de l'arme ultime terrienne.

 

Les regards des différents participants se tournèrent alors vers lui, effrayés, accusateurs et ahuris. Les réflexes de Pouare le firent réagir aussitôt. Il lança immédiatement « C'est pas moi ! C'est... » Il n'eut pas le temps d'argumenter... Il était 21h53

 

Imaginez que tous les corps celestes soient des grains de maïs et que l'univers soit un gigantesque four à micro onde, c'est à peu près l'effet que fit l'arme terrienne. Quoi le sucre ? De toute façon il n'y a plus personne après ce traitement pour en manger du pop corn galactique.

Le seul truc un peu vivant qui restait à flotter dans le vide était un écran à la lumière faiblissante, un écran appartenant anciennement à l'ordinateur XZ3232 et où on pouvait encore lire « Tas de cons, je vous l'avais bien dit !!! »

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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 08:00

Ma participation au concour de l'été, intitulée "le globe". J'ai fini quatrième

 

J'aurais pu vous en dire plus, mais là je suis fatigué

 

Le globe

 

            Le globe n'était plus là. De tous les objets qui jonchaient la table, c'était le seul objet qui manquait. Ce globe creux de composition encore indéterminée, trouvé sur cette planète, flottant sur l'océan. Alan manquait aussi.

            C'était la raison qui avait fait se lever Helen. Seule, nue, elle arpentait les différentes parties du module à la recherche de son compagnon. Il n'était ni dans la cuisine, ni dans le laboratoire, ni dans le vivarium. Elle arriva dans la salle de conférence. Les écrans en veille brillaient faiblement. _ _ Max, réveille toi, j'ai besoin de localiser Rhyne !

  Un écran s'illumina. Un message s'inscrivit.

« Recherche du sujet....

 Sujet en dehors du complexe...

vérification mémoire.... Dernières actions du sujet : ouverture du sas en salle de prélèvement.

_ Comment ça, Max, Alan est dehors ?

_ Correct.

  Helen se rua dans sa chambre, attrappa une combinaison et s'en vêtit à la hâte. Elle courut jusqu'en salle de prélèvement. Le bassin renvoyait la lueur d'une des lunes que l'on voyait à travers le sas ouvert. Helen sortit.

  Alan était là. Il était assis, nu sur le bord du complexe, les pied dans l'eau. Le globe était dans sa main.

_ Alan ! Mais tu es fou ? Une tempête pourrait  arriver d'un moment à l'autre ! Il faut rentrer !

Alan se retourna. Il y avait sur son visage mal rasé et fatigué un air apaisé qui décontenança Helen.

_ Tu es là, mon amour ! Dit il.

_ Il faut que tu rentre. La nuit risque d'être froide, et les tempêtes....

_ Il ne fait pas froid, tu ne le sens pas ? Quant au tempêtes, il n'y a rien à en craindre.

  Helen s'était rapprochée de son compagnon.

_ Assied toi, dit il. Et si tu as confiance en moi, ne dis rien.

  Helen s'assit, encore surprise. Alan s'adressa à la sphère qu'il tenait dans la main.

 

            Je m'appelle Alan Rhyne. Je ne suis pas un être humain à part entière. J'ai été cloné à partir d'un des plus grands savants existant. Ma compagne, Helen Quigley, a elle aussi été conçue à partir d'une des plus grandes océanologue, tout ça pour que nous puissions être expédiés sur cette planète entièrement recouverte par un océan unique, pour que nous puissions l'étudier, sans que ce soit une grande perte pour nos semblables si nous mourrions. !

 

Cette planète océan intéresse nos gouvernements, car l'eau est l'un des éléments les plus importants dans l'univers. Ce lieu attire bien des convoitises, mais il est cependant dangereux. Les premiers vaisseaux qui se sont posés ici ont sombré, emportés par la violence des tempêtes qui règnent ici. Il n'a pas fallu longtemps pour comprendre que ces tempêtes avaient été provoquées, du fait de leur localisation précise sur les lieux où les vaisseaux tentaient de se poser. D'où la nécessité de trouver l'intelligence qui commande ces tempêtes et de communiquer avec elle. C'est dans ce but que nous avons été envoyés, dans ce vaisseau-complexe d'étude océanographique. Nous avons eu la chance de ne pas subir de tempête depuis notre arrivée, mais maintenant j'ai compris qu 'il ne s’agissait pas de chance. Il ne s'est jamais agit de ça.

 

  Nous avons trouvé cette sphère que je tiens actuellement flottant près du complexe. Nous n'avons jamais compris de quoi elle était constituée. Et après des études infructueuses nous avons cessé de nous y intéresser pour retourner à l'étude des diverses espèces animales et végétales. Qui peuplent cet océan. Beaucoup de ces espèces étaient plus qu'intéressantes, mais aucune ne montrait les signes d'une intelligence capables de contrôler les courants, les mers, et même le climat. Ce n'est que maintenant, alors que je tient la sphère, que je me rend compte. Cette intelligence avec laquelle nous cherchons à entrer en contact, c'est elle qui a fait le premier pas.

_ Je ne te comprends pas, Alan, qu'est-ce que tu fais, et à qui tu t'adresses ?

_ Helen, ma chérie. Si tu devais essayer de communiquer avec une intelligence extraterrestre, qu'est-ce que tu définirais en premier ?

_ Je ne sais pas... qu'est-ce que tu veux dire ?

_ La réponse est simple, tu montrerais d'abord qui tu es, et c'est ce qui s'est passé.

_ Hein ? Tu veux dire que ceux que nous cherchons sont des sphère ?

_ Helen, nous avons cherché à savoir de quoi était faite cette sphère sans chercher à savoir ce qu'elle représentait. Elle représente l'océanqui recouvre la planète. L'océan est un être vivant conscient et intelligent.

_ Mais nous avons analysé l'eau des centaines de fois, sans y trouver rien de particulier

_ De l'eau, des éléments chimiques connus, et des traces d'éléments indéterminés, quelque chose comme 0,001%. Imagine un être composé de plus de 99,999% d'eau, et bien sur une planète comme celle ci, d'un diamètre comparable à la Terre, tu imagine ce que représente Le 0,001% restant ? C'est suffisant pour un être intelligent et omnipotent sur cette planète. C'est à lui que je m'adresse. A cet être composé d'eau, une eau qui est dans l'océan, une eau qui est dans les nuages.

_ Toute cette eau, cet océan, tout cela n'est qu'une seule entité ?

_ Nous sommes des clones ma chérie, des pièces qu'on utilise et qu'on jette. . Nous avons en nous des micro-bombes, des engins programmés pour nous tuer dès que nous aurons accomplis notre mission. Je n'ai pas envie de mourir, pas plus que de te perdre. Mais maintenant, j'ai trouvé comment nous en échapper.

Alan se leva et laissa tomber la sphère dans l'eau. Le trou qui se fit dans l'eau, au lieu de se combler, commença à s'élargir. Et devint bientôt un puit menant vers le centre de la planète.

_ Helen, me fais tu confiance ?

_ Je ne sais pas, Alan, que veux tu faire ?

_ Si nous voulons vivre, nous devons sauter dans ce trou. Nous ferons partie de la planète

_ Tu veux dire que nous allons devenir...

_ helen, cela fait des mois que nous vivons sur cette planète, que nous buvons son eau. Elle est déjà en nous, tout comme nous en elle. Déshabille toi, helen, tu n'auras plus besoin de cette combinaison.

  Helen regarda le trou, puis le sas du complexe, avant de regarder Alan. Elle dégrafa sa combinaison , se rapprocha de lui, et se laissa prendre dans ses bras.

 

Le complexe finit engloutit par les flots. Aucun résultat d'analyse ne fut transmis, et la planète garde encore tout son mystère. Les tempêtes empêchent encore les vaisseaux de se poser. Néanmoins, parmi les plus téméraires qui ont essayé, et ont réussi à s'enfuir, il en est qui racontent avoir vu un homme et une femme marcher sur les flots, calmement au beau milieu de la tempête.

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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 08:00

Et voici le texte gagnant du concours, "monsieur porte"

 

Le reste du classement est le suivant:

2ème place : Caliope avec Eolia
3ème place : Space Freak avec Coup de pouce
4ème place : Sylvain avec La planète de l'amour
5ème place : Nilumel avec Planète barbare

 

Monsieur Porte

 

            Sombre, froide, mon alliée la nuit me recouvre et me cache. Il me faut me méfier, elle peut se faire traîtresse et cacher à mes sens tant de gens et tant d’êtres… Je respire doucement, je dois vaincre ma peur. Mon pas doit être sûr tout autant que discret, La rapine est ma vie, car je suis un voleur.

 

Devant moi elle se dresse, cette immense bâtisse, arrogante, opulente elle respire la richesse. Si je suis compétent à ma tâche ce soir, je me ferai je crois, de quoi vivre dix ans avant mon prochain vol. L’enthousiasme aussi peut être perfide. Je dois donc me calmer et ramener avec moi mon amie la prudence. J’avance, aux aguets.

 

La boite au lettre est là, intrigué, je déchiffre : « monsieur Porte » curieux, quel est donc ce nom là ? Après tout, que me chaut ? Je me mets en recherche d’une entrée, je la cherche, puis finis par tomber sur une fenêtre. Elle n’est pas fermée, l’insouciance des riches est souvent mon amie. Je l’ouvre, et j’entre, sans cérémonie. La clarté de la lune à mes yeux suffit pour inspecter la pièce. Des meubles fort jolis, mais rien qui ne tienne dans mon sac, je passe, et me dirige droit vers une pièce à coté. Là encore un bref examen me suffit. Pas d’or, pas de coffre, Quelques meubles et des verres, mais rien qui puisse me satisfaire. Il me faut désormais aller à l’étage.

 

Pourquoi n’ai-je pas fui en voyant la lumière ? Pourquoi suis-je entré, entendant la musique. Je ne sais, et c’est ainsi que je me suis retrouvé dans cette pièce étrange

Je n’ai pas entendu la porte se fermer derrière moi, je n’ai pas vu l’homme assis dans le seul fauteuil de cette pièce. J’étais trop fasciné par le spectacle de cette sphère au centre de la pièce. Je voyais les nuages, les continents, les océans, L’objet avait la taille d’un globe terrestre, mais il offrait un spectacle vivant, mouvant. Il ne s’agissait pas de la terre, les continents n’avaient rien à voir.

« Antriès » dit une voix derrière moi. Je me retourne, désemparé. « C’est le nom de cette planète ». L’homme qui vient de dire ces mots est un grand individu au teint pâle, vêtu de noir. En cet instant, je me rends compte de l’étendue de mon imprudence. L’homme me toise avec mépris. Je le vois porter négligemment à sa bouche une sorte de pipe. Je me retourne, et cours vers la porte. Mais par je ne sais quelle artifice, elle est verrouillée. Désespéré, je me prépare à faire face. L’homme s’est avancé vers moi, et le voilà qui souffle sa fumée à mon visage. L’odeur me fait tousser, puis me suffoque, je me sens entouré de fumée, et sens mon corps entraîné dans une chute sans fin. La dernière chose que je vois avant de sombrer est le visage du maître des lieux, Monsieur Porte.

 

Je me réveille dans la fournaise. Je suis au milieu d’un désert. Les soleils commencent à me brûler la peau. Les soleils ? Oui, je les vois nettement, deux soleils de grosseur différente qui se partagent le ciel. J’ai du mal à me relever. Mon corps me semble si lourd ici. Je me reprend, me calme. Je ne sais pas comment je suis parvenu ici, ni comment je vais survivre, mais au moins un  nom m’est connu. « Antriès »

 

 

Pâles, les lunes me guident dans la nuit. Une demeure d’aspect rupin me fait face. Les bandits noirs du désert de Kael m’ont renseigné. Leur chef, Raffhiel, un lézard bipède qui me surnomme « le bizarre » compte sur moi pour mener à bien ce vol. Je me glisse comme un murmure dans la nuit. Mon pas doit être sûr tout autant que discret, la rapine est universelle, et elle dirige ma vie.

Il m’a fallu un temps pour m’adapter, mais mon talent a su être reconnu par les habitants de cette étrange planète. J’ai appris à lire « porte » dans la majeure partie des langues parlées sur Antriès. Un jour, lors d’un de mes larcins, je tomberai sur la demeure de celui qui m’a amené ici. Une porte peut être franchie dans les deux sens, et je sais qu’il existe une curieuse pièce au milieu de laquelle tourne un globe représentant la Terre. Je la retrouverai, je le retrouverai.

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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 08:00

Fin du printemps, fin du concours de l'été. des "étranges planètes"Et bien, figurez vous que j'ai envoyé deux textes, qui ont repectivement terminé premier et troisième du concours

 

Ci-dessous le troisième du concour: "un coup de pouce"

 

Un coup de pouce

 

            Océan bleu, territoires bruns ou verts, selon la latitude, nuages blancs. Cette planète rappelait tout à fait la terre, sauf pour la configuration des continents. Depuis le vaisseau « Hermes » placé en orbite autours de cette planète, et dont le flanc tourné vers la planète était constitué d’une immense baie vitrée, Georges observait la surface, rêveur.

Face à cet équivalent d’un clair de terre, il récitait comme une poésie les données acquises : « atmosphère respirable, gravité équivalente à 1,1 fois celle de la terre. Faune et flore nombreuse. Une espèce semble accéder à la civilisation, mais encore à un stade primitif.

Ces êtres à la peau bleue, bipèdes, pourvus de mains préhensible à 3 doigts, ont une tête circulaire, glabre, pourvue de deux petites excroissances en forme d’antenne, de grands yeux noirs qui leur donnent un air innocent, et d’une petite bouche. Les analyses n’ont pas encore montré si ces êtres ont un langage articulé. Nous leur avons donné le nom d’Edeniens, la planète a été baptisée Eden.

Une main se posa sur l’épaule de Georges, le sortant de sa rêverie contemplative.

_ Monsieur Gate ? Lui demanda une jeune femme. Vous allez bien ?

_ Oui, bien sûr. Je me remémorais…

_ J’ai entendu, oui. Le conseil vous attend pour votre exposé.

            L’exposé de Georges fut clair et simple. Le but n’était pas de coloniser cette planète, mais de l’aider. Fort de son expérience, la population terrienne souhaitait faire part de ses connaissances et de son expérience à la population édenienne, en vue de lui donner des clés pour son avenir, et surtout lui montrer quelles sont les erreurs à ne pas faire.

_ Les deux écueils à éviter sont les suivants, conclut-il : une incursion trop profonde dans la vie politique de cette population et une introduction forcée et précipitée de la technologie. Nous ne sommes pas là pour forcer l’évolution de cette planète, mais juste pour donner un coup de pouce.

Il repensait à ces mots en regagnant sa cabine. Depuis le hublot de celle-ci, on voyait l’espace situé de l’autre coté. Au loin, si on savait où regarder, on pouvait voir le soleil de la Terre. Cette Terre sur laquelle tant d’espèces avaient disparu, où tant de lieux étaient désertés du fait de la pollution ou des guerres. Georges ne voulait pas cela pour Eden. Il rendit opaque son hublot et se glissa dans sa couchette.

Il n’avait pas l’impression d’avoir ouvert les yeux, mais il voyait. Il n’avait pas l’impression de s’être levé mais il était debout. Devant lui, assis sur l’herbe, se tenait  un groupe d’édeniens. Georges se sentait étrangement calme. Aucune animosité ne semblait venir de ces êtres assis devant lui.

L’un d’eux se leva et s’approcha de lui.

_ Mon nom est Kayel, ami. Dans ma langue, il signifie ciel. Tu peux m’appeler ainsi.

_ Comment avez-vous fait pour m’amener sur votre planète ? Demanda Georges.

_ Ce qui se tient devant nous, dit Ciel, n’est pas ton corps physique. Celui-ci se trouve endormi dans ta cabine, dans ce vaisseau qui tourne autours de notre monde. Tu communiques avec nous avec une projection mentale de toi-même. Une projection que nous avons un peu forcé.

_ J’ai du mal à comprendre.

_ Rassure toi. Je te rejoins.

L’édenien recula d’un pas et s’allongea sur le dos, fermant les yeux. Georges se pencha sur lui, et vit qu’il s’était endormi.

_ Je suis derrière toi.

Georges se retourna. Ciel était debout, flottant à quelques centimètres du sol, comme pour montrer son coté immatériel.

_ Accepteras tu de me dire ton nom ? Demanda Ciel

_ Je m’appelle Georges

_ Que signifie-t-il ?

_ Il signifie « cultivateur », je crois

_ Très bien, cultivateur, suis moi.

Ciel s’envola et partit rapidement. Georges l’entendait cependant toujours comme s’il était à coté.

_ Il te suffit de souhaiter d’être à mes coté pour me suivre.

Georges se retrouva flottant dans l’air à coté de Ciel, au dessus de l’océan.

_ Comment faites vous ça ? Vous parvenez à contrôler…

_ Toi et les tiens y arriverez bientôt, ne t’inquiète pas, cultivateur.

Il tendit sa main, que Georges prit. 

_ Nous descendons, dit Ciel

Ils se retrouvèrent au fond de l’eau. Malgré la profondeur, une lumière diffuse permettait de tout voir. Une cité en ruine s’étalait devant leurs yeux, à perte de vue.

_ Une métropole gigantesque, dit Ciel, plus moderne que toutes les villes de ta planète. Nous avons maîtrisé la communication, l’énergie et le voyage spatial bien avant que les tiens aient appris à maîtriser le feu.

Georges voyait l’architecture des habitations, les véhicules, impressionnants malgré leur état de ruine. Il flotta jusqu’à l’intérieur d’un bâtiment. Ciel le suivit. Dedans, sur une table, se trouvait un curieux appareil. Ciel s’en approcha et passa sa main devant. L’appareil se mit en marche, et des images tridimensionnelles emplirent la pièce. Des images d’une famille d’édeniens profitant d’un confort moderne dont les terriens ne pouvaient que rêver. Une forte lumière venant de l’extérieur vint interrompre la scène. Georges vit un champignon atomique à l’horizon. La scène s’arrêta.

_ Le confort moderne, dit Ciel, l’utilisation irréfléchie des ressources de notre planète, la pollution, la guerre, nous avons connu tout ça.

_ Si je comprend bien, vous avez du renoncer à tout pour vivre en paix ?

_ Il ne s’agit pas de renoncer, mais de progresser dans la bonne direction. Plutôt que de changer ce qui n’est pas nous, nous nous sommes changés. Nous avons appris à communiquer avec notre planète, à agir avec elle plutôt que contre elle.

George et Ciel se retrouvèrent instantanément à coté du groupe d’édeniens.

_ Il est temps que tu te réveilles, Cultivateur

_ Attendez… Que signifie… Ce battement que j’entends tout autours de moi ?

_ C’est Eden, tu commences à l’entendre. Lorsque tu seras chez toi, c’est ta planète que tu entendras, et tu apprendras aux autres à l’écouter.

_ Mais vous ne m’avez pas tout dit… J’ai besoin de savoir comment…

_ C’est à vous de le découvrir, nous somme là juste pour vous donner un coup de pouce.

Georges se réveilla en sursaut. Le souvenir du rêve était net dans son esprit. Il se leva d’un bond, s’habilla et sortit de sa cabine pour aller vers la baie vitrée du vaisseau. Eden s’offrait à sa vue, magnifique. A cette distance, il entendait encore les battements. Il se demandait comment seraient ceux qu’il entendrait sur Terre.

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24 avril 2011 7 24 /04 /avril /2011 08:00

                Ils étaient là, tous les deux, enlacés, morts mais intacts, mes deux amoureux sous la pluie, à coté du caisson d’hibernation, qui fonctionnait encore. Je ne sais pas comment ça se fait que les corps soient restés encore intacts. Peut être une particularité de l’atmosphère de cette planète, qui sait. Je n’ai pu m’empêcher de verser une larme en les voyant. Les membres de l’équipe de récupération ont été très sympathiques. Ils m’ont aidé à leur offrir une sépulture.  Nous nous sommes tous recueillis un instant avant d’embarquer le caisson, et de repartir.

 

Il y avait deux survivants. Deux petites filles âgées d’un mois et demi au moment de leur cryogénisation. Elles n’avaient que peu de séquelles et à présent, elles se portent à merveille. Nous les avons baptisées Cynthia et Claire. Quant à moi, j’ai demandé une affectation au sol. Ma demande d’adoption des deux filles est en bonne voie d’être acceptée. Leur chambre est déjà prête.

 

Depuis que je suis rentré, il m’arrive de voir Craig et Sandova dans mes rêves. Je me retrouve sur cette planète, où curieusement, la pluie a cessé. Ils se tiennent la main et regardent le ciel, en direction de l’étoile qui éclaire maintenant leurs petites filles.  

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22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 08:00

BIIIIIIIIIIIP ! BIIIIIIIIP !

Je me suis réveillé en sursaut. Il y avait un intrus dans le vaisseau-cabane. Un droïde m’avait retrouvé. Il était grand et sphérique comme un ballon de basket, flottait dans l’air à la hauteur de ma tête et émettait ces bip strident pour me réveiller.

_ Identification du sujet, lieutenant Servis Trailer, en mission de reconnaissance. Nous vous avons retrouvé. Veuillez ne pas bouger pendant le scanner primaire…. Scanner effectué, premier résultat d’analyse, correct. L’équipe de secour est en train de se préparer. Arrivée prévue dans une heure.

_ Bonjour, machin, ai-je dit.

_ mon code d’identification est IP-1133. Dit le droïde avec un ton courroucé.

_ Désolé, IP, je ne voulais pas te vexer.

_ Excuses acceptées. Désirez vous vous reposer davantage en attendant la navette de secours ?

_ Non,j’ai quelque chose à faire. Peux tu effectuer une recherche pour moi ?

_ Je suis un droïde de recherche, ça rentre dans mes attributions, néanmoins, étant donné que je vous ai trouvé, je ne vois pas la pertinence…

_ Peux tu localiser un vaisseau, à environ une demi-heure de marche d’ici, et dont l’ordinateur central serait encore en fonction, même en mode ralenti ? 

_ Oui… Extrapolation de la vitesse d’un marcheur en cours… scan… Premiers résultats. Un vaisseau modèle Cougar, armée de l’empire.

_ Indique moi la direction, et on y va ensemble.

_ Définissez la raison.

_ Il doit y avoir des survivants dedans !

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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 08:00

                Je me suis réveillé. Le dialogue que je venais d’avoir flottait dans ma tête, comme flou. J’avais une meilleure idée de l’histoire de mes deux amoureux. Reposé, encore endolori mais surtout affamé, j’ai essayé de trouver de quoi me nourrir dans cet endroit. Peine perdue, il n’y avait aucune réserve. J’ai alors essayé de consulter le journal de bord du vaisseau. Il contenait des informations très précieuses sur la planète, la configuration des lieux, les pièges naturels à éviter, et surtout la liste des animaux et fruits comestibles. Je me suis rapidement vêtu. Mes vêtements n’étaient pas encore tout à fait secs, mais ils étaient mettables. Armé de mon couteau de survie, je me suis rapidement mis en chasse, et je suis revenu deux heures après chargés de fruits. J’avais aussi pris de quoi me fabriquer des outils rudimentaires. Je passais la journée à m’organiser en vue d’assurer ma survie en attendant les secours.

Je me couchai le soir, fourbu, après avoir sécurisé l’abri contre les bêtes de la nuit.

                Sandova et Craig m’attendaient.

_ Merci de m’avoir laissé ces indications, ai-je dit

_ Nous avons toujours besoin de vous, coupa Craig.

_ Pourquoi ?

_ Pour trouver le vaisseau de Craig

_ Qu’y a-t-il dans ce vaisseau ?

_ …Pour en revenir à ce que nous vous avons dit hier, me dit Craig, Nous avions décidé, de façon instinctive, de cesser le combat, mais ce ne fut qu’une fois nos besoins réciproques assouvis que nous avons commencé à ressentir un attachement affectif.

_ Pourquoi changez vous de sujet

_ Nous avons besoin de vous faire comprendre, me dit Sandova, que  ce que nous avons vécu sur cette planète était pour nous quelque chose de nouveau. Nous avions été conditionné pour ne rien ressentir ; l’amour, l’amitié, l’attachement, la joie même, nous étaient inconnus. Seul comptait l’obéissance. Nous avons du tout apprendre, comme des enfants. Nous n’avons pas grand-chose à dire sur nous, mais nous voudrions au moins transmettre ça.

_ Vous savez, ai-je dit ; J’ai moi-même participé à la guerre, du coté des insurgés contre l’empire. Lorsque nous avons pu partager nos forces avec celles des insoumis contre le conglomérat, les deux forces se sont écroulées comme des châteaux de carte, et un accord de paix a enfin pu être signé. Actuellement, un gouvernement est en train d’unifier les planètes. Ca prend du temps, mais tout est en train de se reconstruire. Tout ça pour vous dire que la guerre est finie.

_ Trop tard pour nous, me dit Craig. Nous sommes restés un an sur cette planète, à survivre et à nous aimer. Nous avions même réussi à être heureux. Mais tout cela nous a été retiré.

_ Notre balise, continua Sandova. Elle nous a permis d’être retrouvé. Deux droïdes, un de l’empire et un autre du conglomérat, nous ont retrouvé. Je les revois, le premier ressemblait à une pyramide métallique, haut comme une tête. Le second, aussi grand, était cubique. Tous les deux flottaient dans l’air. J’étais étonnée de voir qu’ils ne se remarquaient pas l’un l’autre. Ils ont évalué la situation et nous ont jugés tous deux coupables de trahison. En tant que soldats, nous avons l’un comme l’autre une puce tueuse implantée dans notre crâne, pour nous permettre de nous suicider en cas de capture par l’ennemi. Connaissant le code de nos puces, les droïdes nous ont condamné à mort.

_ Ca s’est terminé comme ça, aussi bêtement ?

_ Pas exactement, dit Craig. Nous avions droit à une dernière volonté. Nous avons demandé une heure pour nous préparer, ce qui nous a été accordé. Nous avons mis une demi-heure pour rejoindre mon vaisseau, ce qui a été dur pour Sandova, qui était faible, mais nous y sommes arrivé.

_ Qu’y a-t-il dans ce vaisseau ?

_ Une capsule d’hibernat…

BIIIIIIIIIIIP ! BIIIIIIIIP !

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 08:00

_ J’espère que notre campement vous convient, me dit craig.

Encore une fois, je me suis retrouvé comme dans le noir, avec comme seul élément lumineux, les deux amoureux qui se tenaient en face de moi, la main dans la main.

_ Que me voulez vous, à la fin ?

_ Nous avons besoin de votre aide, me dit Craig

_ Mais pour que vous compreniez, me dit Sandova nous devons vous raconter ce qui s’est passé.

_ Et que s’est il passé ? Ai-je demandé, résigné

_ Nous avions épuisé nos rations avant de nous poser sur cette planète, dit Craig

_ Et pour Lui comme pour moi, ces rations contenaient la drogue censée maintenir notre conditionnement à la guerre. Normalement nous aurions du nous battre jusqu’à la mort de l’un d’entre nous, mais ça ne s’est pas passé comme ça.

_ Pour être plus précis, me dit Craig, Nous n’étions pas encore au courant de la présence l’un de l’autre lorsque nous nous sommes écrasé. Il nous a fallu nous organiser, monter chacun son campement, chercher de quoi subsister. Ce ne fut qu’une semaine après, alors que nous commencions à nous poser des questions à propos de notre obéissance, de notre foi en notre commandement, que nous nous sommes trouvés.

_ Ca s’est passé aussi simplement que ça ? Ai-je demandé.

_ Pas tout à fait, dit Sandova. Il faut savoir qu’en plus de brider notre esprit, la drogue bloquait notre instinct, ainsi que nos… besoins charnels. Quand nous avons pris conscience de la présence l’un de l’autre, en nous deux forces se sont mis à combattre. Le devoir et le désir. Et le premier était faiblissant.

_ Il nous a fallu une semaine pour nous rapprocher, et encore, nous avions gardé nos armes, dit Craig. Je nous revois encore, face à face, l’arme à la main, avec chacun l’esprit sens dessus dessous, la discipline commandant de tirer, et l’instinct qui luttait pour mettre cette doctrine en pièce. Nous sommes resté un long moment à nous tenir en joue, inconscients de la pluie, fasciné par l’autre. Je crois avoir lâché mon fusil en premier. Elle m’a suivi, et nous nous sommes jeté l’un sur l’autre, sans réfléchir.

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