Le samedi s'était éteint, et il fut suivi d'un dimanche qui fut qualifié de "reposant" par les uns et "sans intérêt" par les autres. Puis vint un lundi plein de promesse qui se révéla finalement assez morne. Ce fut le mardi que les événements reprirent.
Ce jour là, la ville d'Apocaville fut réveillée par un soleil morose. Les habitants se levèrent et le manège immortel des gens se rendant à leur lieu de travail reprit. Un défilé de faces moroses, le monde dans les transports en commun, les grognements des gens qui n'arrivaient décidément pas à se lever tôt, etc...
Une heure après le début, le mouvement s'inversa. La foule reflua vers les habitations dans une panique amollie par l'habitude et l'heure encore matinale. Les gens se rendaient dans des abris sûrs en traînant les pieds.
Puis les rues furent vides. La menace s'approchait, mais le silence régnait encore. Soudains deux individus firent leur apparition. Il s'agissait de fist, encore une fois sur la brèche, et de Spot, qui n'avait rien trouvé de mieux que de le suivre à nouveau Ils arrivaient en trottinant.
_ Des petites foulées, disait Fist. Avec eux, ce n'est pas une question de vitesse, mais d'endurance. Ils ne courent pas, mais il ne s'arrêtent jamais.
Spot soufflait et souffrait de cet exercice imposé. il faut dire qu'il n'a pas vraiment l'habitude du sport.
_ On peut pas... hfff hfff... faire une pause ? demanda-t-il ?
_ Pas avant d'être dans un lieu relativement sûr.
_ oui mais là.... hfff hfff... vous allez me tuer si on continue.
_ Ah, mais si on s'arrête, c'est eux qui vont s'en occuper. Allez, on y retourne!
Et les deux compères reprirent leur course, l'un gaillardement, l'autre comme un galérien.
La rue fut de nouveau vide. Personne ne vit donc la page de journal voler doucement et se poser par terre.
C'était le numéro du "tout va bien" du jour. En gras on pouvait lire le titre
" C'est mardi! Aujourd'hui, c'est zombies!"